Le 16 mai 2019, le Sénat a publié un rapport concernant l’adaptation de notre pays au réchauffement climatique à l’horizon 2050. Il préconise surtout une plus forte implication de l’État et des collectivités dans les politiques d’adaptation dans certains secteurs. Faisons le point sur les recommandations qui touchent le secteur du bâtiment.
Meilleure implication de l’Etat et des collectivités
Un chapitre de ce rapport est entièrement dédié à l’adaptation du bâti et de l’urbanisme qui constitue un enjeu majeur. Le Sénat préconise de repenser les techniques de construction et de les diffuser largement auprès de l’ensemble des acteurs du secteur. Le rôle de l’Etat et des pouvoirs publics seraient de :
Construction et aménagement en zone inondable
Le Sénat s’attarde également sur la problématique de construction et d’aménagement en zones inondables. Actuellement, 17 millions d’habitants et 9 millions d’emplois seraient situés en zones potentiellement inondables. Face au changement climatique, ces proportions risquent d’augmenter dans les prochaines années. Il faut donc pouvoir approfondir les techniques de construction dans ces zones constructibles sous condition (créer un rez-de-chaussée inondable et perméable comme c’est le cas à Blois ou encore construire des logements sur pilotis à Saint-Pierre des Corps).
Pourquoi ne pas mettre en place des normes anti-inondations dans les zones concernées ? Pour le Sénat, éviter de construire sur ces zones n’est pas forcément la solution. Il est plus important d’apprendre à contrôler ce risque.
De plus, construire en zone inondable c’est également appréhender les projets d’aménagement urbain en prenant davantage en compte « les enjeux d’évacuation des eaux pluviales, de résilience des réseaux ou encore de restructuration des zones bâties et des voies de circulation pour diminuer l’imperméabilisation des sols ». C’est notamment le rôle des pouvoirs publics.
Prendre en compte le phénomène des îlots de chaleur
Troisième enjeu évoqué par le Sénat dans son rapport, « construire et aménager pour faire face aux vagues de chaleur ». Pendant plusieurs jours, au mois de juin, la population française a été marquée par la canicule avec des températures records dans certaines régions. Dans ce contexte, les zones urbaines sont confrontées au phénomène des îlots de chaleur. Il s’agit de la différence de température entre les milieux urbains et les zones rurales proches. En moyenne, la différence de température est de 4°C (elle peut dépasser les 10°C parfois entre le centre-ville de Paris et les communes alentours). De plus, ces îlots de chaleur se caractérisent par une faible baisse des températures durant la nuit.
Cette question de confort thermique des logements durant les épisodes de forte chaleur serait peu prise en compte par les constructeurs et par les collectivités dans les politiques d’aménagement. Les centres-villes misent sur des techniques de minéralisation de l’espace urbain plutôt que sur la végétalisation. Les citoyens parfois aussi s’opposent à des projets de végétalisation proposés par la ville. Enfin, de leur côté, les copropriétés seraient trop réticentes pour réaliser des travaux de rénovation des logements qui peuvent avoir un impact fort sur le confort thermique des logements en été.
Pourtant, il existe des techniques : végétalisation des espaces urbains et présence de l’eau en ville (plantation d‘arbres, végétalisation des toits et façades, désartificialisation des espaces, développement d’espaces verts…). Les projets de construction aujourd’hui doivent prendre en compte la problématique des situations de forte chaleur et le phénomène des îlots de chaleur.
Le Sénat propose quelques mesures pour accélérer cette prise en compte :
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